Le champ magnétique qui nous entoure est généré à l’intérieur de la Terre par les courants de matière (mouvements de convection) dans la partie interne de notre planète riche en fer, son noyau. En effet, aux conditions de très haute pression et très haute température qui règnent à ces profondeurs, la matière se comporte comme un liquide dans la partie externe du noyau. Ces courants de matière sont la conséquence de la rotation de la Terre sur elle-même, tout comme les courants existant dans les océans, partie de l’enveloppe liquide externe de notre planète constituée d’eau à l’état liquide, mais en comparaison à une température et une pression bien plus faible.
Figure 1. Nature du champ magnétique terrestre.
Le champ magnétique terrestre peut être assimilé à celui que produirait un barreau aimanté dipolaire, figuré en noir et blanc au centre de la Terre. L’angle entre l’axe du barreau et l’axe de rotation de la Terre est de l’ordre de 11°. Le champ magnétique est matérialisé par des lignes de champ fictives. |
Le champ magnétique de la Terre peut être comparé, en première approximation, à celui créé par un barreau aimanté constitué à chaque extrémité respectivement d’un pôle nord et d’un pôle sud . Le pôle nord de l’aiguille de notre boussole est attiré par un pôle sud magnétique et inversement, le pôle sud de l’aiguille de notre boussole est attiré par un pôle nord magnétique. Tout se passe donc comme si un immense barreau aimanté était situé à l’intérieur de la Terre avec un pôle magnétique sud à la verticale de notre pôle nord géographique – extrémité nord de l’axe de rotation de la Terre – et un pôle magnétique nord à la verticale de notre pôle sud géographique – l’autre extrémité de l’axe de rotation de la Terre (Figure 1). Cette analogie n’est correcte que si la situation moyenne établie sur quelques milliers d’années est considérée. A un instant donné, il y a un angle entre l’axe du dipôle magnétique – l’axe du barreau aimanté – et l’axe de rotation de la Terre. Actuellement par exemple, l’angle d’écartement entre ces deux axes est de l’ordre de 11°.
Il existe aussi une différence régionale avec le modèle du barreau aimanté dit dipolaire centré . Cette différence évolue dans le temps, observable à l’échelle humaine. Cette variation est appelée la variation séculaire. C’est cette variation qui est indiquée sur les cartes dites d’état-major. La correction linéaire indiquée, correction qu’il est nécessaire d’appliquer pour reporter une direction mesurée avec une boussole entre l’année d’édition et l’année d’utilisation, n’est valide que quelque dizaines d’années. En quelques siècles, cette variation décrit des boucles, d’où le nom de variation séculaire.