BigDatArt (in english)
Contexte
Mon projet trouve son origine dans l’apparition progressive et irréversible des données massives ou big data dans des écosystèmes de plus en plus complexes. Traditionnellement, le big data se caractérise par ses 3V :
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Volume : les données numériques créées dans le monde seraient passées de 1,2 zettaoctets par an en 2010 à 1,8 zettaoctets en 2011, puis 2,8 zettaoctets en 2012 et s’élèveront à 40 zettaoctets en 2020 (un zettaoctet équivaut à 1021 octets)
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Variété : ces données sont brutes, semi-structurées voire non structurées, provenant du web , au format texte et images, elles peuvent être publiques ou privées.
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Vélocité : c’est à la fois la fréquence à laquelle les données sont générées, capturées et partagées.
L’exploitation de ces données massives dont disposent les entreprises et les pouvoirs publics sont porteuses d’applications nouvelles et de gains de compétitivité considérables dans des domaines aussi variés que la santé, l’environnement, la culture, le tourisme, le marketing, l’éducation, les études historiques… La valorisation de ces données révèle un caractère fondamental.
En contrepoint de cette valorisation extrême, je postule le besoin, voire la nécessité, d’une avalorisation salutaire.
Ne cherchez pas dans un dictionnaire, avalorisation n’existe pas, un néologisme que j’ai inventé.
Pensons les données pour elles mêmes et pas pour leur utilisation, d’où l’avalorisation des données, avec « a » préfixe privatif.
Objectifs
La notion de Big Data est réellement abyssale. Que représente donc un zettaoctet ? Peut on envisager un brontobyte ?
Jusqu’à aujourd’hui les art numériques étaient portées pas la puissance des machines. Ce que je propose dans mon projet et d’inverser le paradigme habituel de traitement.
Pourquoi ne pas faire porter l’art numérique par les données et non par la puissance de calculs des machines. Les jeux vidéos bénéficient de la puissance phénoménale des consoles, mais l’onirisme ne se mesurent pas à la quantité de GHz.
Considérons différemment les données de par leur volume, leur hétérogénéité, leur rapidité d’apparition …
Je considère donc qu’il est nécessaire de proposer une vision avalorisante des usages des données numériques pour permettre au grand public de pourquoi pas toucher du doigt l’immensité de l’Univers numérique et d’ouvrir des portes que des artistes empruntent déjà pour certains http://bigdataweek.com/2014/04/28/big-data-art/
Mise en œuvre du projet BigDatArt
Projet BigDatArt (descriptif)
Le projet BigDatArt consiste en une installation assez simple.
Un écran. Sur cet écran plusieurs zones. Une partie image et une autre nuage de mot, l’avatar de celui qui est en face peut également être présent. J’envisage aussi un système de sonorisation ainsi qu’un rendu tactile par tablette braille.
L’ensemble de la pièce peut être couverte par le rendu (mur et plafond)
Toutes ces parties sont évidement reliées par un lien masqué au spectateur (ou spect-acteur si il interagit avec l’installation).
Je souhaite le faire interroger sur les liens existants entre les images et les données, le faire cheminer d’un détail d’une image à une image complète en compagnie de chansons ou textes choisis en fonction de mots clés générés par un moteur de recherche.
Cheminer sur les ressources sans fin du web avec pour guide un moteur impersonnel.
L’idée étant d’agir sur le plus de sens de l’observateur.
L’installation a au moins trois modes de fonctionnement :
• autonome : une image est tirée au sort, on fait un zoom sur la partie la plus saillante. Cette vignette est envoyé à un moteur de recherche qui renvoi une image similaire (sur des critères textes ou images) et une série de mots clés. Ces mots servent de référence à une recherche de livre ou de chanson sur des bases de données internationales. Pendant le zoom on diffuse ainsi un extrait du morceau de la chanson retournée, ou une lecture automatique d’un morceau du livre retournée.
Cette image est présentée puis on reboucle au début du process sans fin.
• semi interactif : une personne prend place devant une des deux installations et peut interagir avec le système soit en changeant la zone à zoomer soit en jouant avec le nuage de mot pour choisir celui qui l’intéresse. De la sérendipité à l’état pur ;
• totalement interactif : sorte de battle multimédia entre deux « joueurs » l’un à Mons l’autre la Rochelle.
On peut envisager, par une analogie en image du jeu où on passe d’un mot à un autre en ne changeant qu’une lettre. On affiche ainsi deux images, une début, une de fin la personne choisit un élément de l’image on interroge le web pour une série de mots clés ses mots clés sont la requête d’une image on affiche l’image on reboucle jusqu’à temps que la distance des mots clés de l’image sont inférieurs à un seuil. Dans tous les cas, une plage braille écrira les paroles de la chanson sous les doigts des observateurs. Enfin, l’utilisation de lunettes permettant un suivi oculaire pourrait permettre une nouvelle sorte d’interaction.
Réalisation
Le projet BigDatArt nécessite une ou plusieurs installations simples et identiques :
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une tv grand écran ou une projection
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une Kinect
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une tablette braille
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un système de rendu sonore
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un système informatique connecté à Internet
Mais surtout l’aide et la co-construction d’acteurs du domaine.
Aspect recherche
Ce projet s’appuie sur les recherches que j’ai entrepris depuis environ 10 ans au laboratoire L3I.
Mes activités scientifiques s’organisent autour de l’extraction d’informations dans les images et les séquences d’images et cela sur des niveaux distincts, présentant chacun une définition particulière autour de l’information. En d’autres termes, comment sont reliées images et information ? Comment extraire l’information contenue dans une image ? Comment acquérir de l’information grâce à l’image ? Je m’intéresse aussi à l’attention et sa modélisation biologiquement inspirée.
Bien évidemment cette installation peut/doit s’accompagner d’une démarche de présentation des travaux de recherche afférents. Cela peut prendre la forme de poster, vidéo ou conférences.
Installation pour le public
L’installation a vocation a être décliné sur plusieurs lieux et type de fonctionnement.
L’idée serait d’en faire un projet opensource, de façon à ce qu’il puisse s’installer partout suivant une méthodologie claire et documentée.
L’installation principale pourra être montrée dans un premier temps à la maison de l’étudiant de l’ULR, son pendant serait à Mons et dans le meilleur des cas aux musées des Beaux Arts de Mons (www.bam.mons.be) ou de manière plus simple à la faculté polytechnique de Mons (www.fpms.ac.be). En ce qui concerne une installation in situ, la librairie Grefine de La Rochelle serait intéressée.
L’installation pourrait disposée de différentes vies.
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sur le web
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université
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version dégradé transportable
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version accessible (pourquoi pas faire sentir la profondeur du web?)